La femme qui plantait des arbres

La chercheuse Darby McGrath.
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Publié 20/10/2016 par Kelly Daynard

Les différences entre deux jeunes chênes cultivés dans une serre du Centre de recherche et d’innovation de Vineland (à l’ouest de St.Catharines) sautent aux yeux: non seulement l’un est-il deux fois plus haut que l’autre, mais son système racinaire est aussi beaucoup plus dense.

Ces deux arbres ont été plantés dans le même substrat de croissance le même jour en avril dernier. La différence est que l’arbre de petite taille a été cultivé dans un plateau multicellules ordinaire en plastique noir, utilisé fréquemment dans les pépinières, tandis que le plus grand a été cultivé dans un nouveau plateau de multiplication révolutionnaire conçu par le Centre de Vineland.

Darby McGrath, chercheuse spécialisée en pépinière et en aménagement du paysage, travaille à Vinland depuis 2013. Précédemment, elle a participé à de nombreux projets portant sur les arbres en milieu urbain, s’intéressant tout particulièrement à la culture d’arbres capables de survivre et de s’épanouir le long des autoroutes et des boulevards urbains au Canada.

«Ces plantations sont délicates, explique Mme McGrath. Elles se font dans des conditions qui sont à l’opposé de celles qui conviennent aux arbres.» Le sol est souvent compacté, il renferme parfois peu d’eau, et les arbres subissent des stress supplémentaires liés à la pollution et au sel de voirie.

Pour améliorer la capacité de survie des arbres dans de tels environnements, il est important que les semis plantés soient en excellente santé et possèdent un système racinaire robuste.

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Malheureusement, la forme et la structure des plateaux multicellules ordinaires – même ceux qui sont présentés comme «idéaux» pour les semis – peuvent entraîner des malformations. À mesure que les racines poussent et s’enfoncent dans les cellules en plastique, elles s’enroulent ou sont attirées vers le bas au lieu de s’étendre de façon radiale.

L’hypothèse est que les contenants qui offrent un volume accru de terre, une meilleure circulation de l’air et un contact minime avec les parois de plastique donnent de meilleurs semis, et les différences de taille entre les deux jeunes chênes plantés ce printemps témoignent du fait que Mme McGrath et son équipe sont sur une bonne piste.

«Notre théorie était tout à fait logique, mais devant des résultats aussi concluants, nous ressentons une immense satisfaction.»

Les prototypes de plateaux ont été conçus en partenariat avec A.M.A. Plastics Limited, une entreprise familiale de Kingsville (à l’ouest de la Pointe Pelée), qui est bien connue dans les secteurs de l’horticulture et des pépinières.

Mme McGrath a présenté ses résultats aux participants à une assemblée locale de la International Plant Propagators’ Society et est impatiente de les mettre à l’essai sur des semis d’arbres fruitiers.

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Son équipe est aussi à la recherche d’un fabricant qui s’investirait dans la production des plateaux, qu’elle espère commercialiser au Canada et aux États-Unis en 2017.

Auteur

  • Kelly Daynard

    Journaliste à l'agence AgInnovation Ontario, basée à Guelph: nouvelles et reportages sur l’innovation agricole et le développement du milieu rural.

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