Jain, l’artiste nomade

Jain sur la scène du Mod Club.
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Publié 11/04/2017 par Emeline Bertel

Incontournable en France depuis qu’elle a gagné une Victoire de la Musique en février 2016 avec son album Zanaka (exploit qu’elle a réédité cette année en gagnant dans les catégories artiste féminine et meilleur clip), Jain trace sa route et entraîne son public dans une communion dansante, entre pop-électro et sonorités africaines, rappelant l’histoire de la jeune chanteuse. Un moment de transe que le public torontois a eu la chance d’expérimenter au Mod Club ce lundi 3 avril.

Dans les loges de l’intimiste boîte de nuit de Little Italy, je découvre Jain, une vieille caméra à la main, qui filme les personnes qui l’accompagnent dans sa tournée nord-américaine de quatorze dates. C’était comme voir Ringo Starr avec son argentique dans Hard Day’s Night.

Une identité artistique unique

Du haut de ses 25 ans, Jeanne Galice, alias Jain, est une auteure-compositrice-interprète de talent. Elle représente le renouveau de la pop avec ses sonorités recherchées et uniques: «C’est une sorte de melting-pop, c’est de la pop avec plus d’influences comme du hip-hop, de l’électro, du reggae. C’est un peu un joyeux bazar que je mélange à ma sauce», explique l’artiste.

Pour compléter son style musical si particulier, la chanteuse a pour habitude de monter sur scène vêtue d’une petite robe noire et blanche, tout aussi reconnaissable. «Mon style est à la fois proche et éloigné de mon identité, mais j’aimais bien cette idée de tenue de scène pour se différencier de la vie de tous les jours et créer une identification aussi et c’est ça qui m’intéressait. Cette tenue, très contrastée, joue sur le côté très classique français», développe Jain.

De Jeanne à Jain, il n’y a qu’un pas. Un pseudo qui lui permet avant tout de se créer une identité artistique propre, mais aussi de mettre en avant une citation qu’elle a découverte à l’âge de 16 ans: «Ne soit pas déçu si tu perds et ne deviens pas fier si tu gagnes.»

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Afin de suivre son père dans ses déplacements professionnels, Jain a vécu dans de nombreux pays au cours de son enfance: «J’essaye de me nourrir de ces voyages pour composer. Ils ont tous influencé ma musique. J’ai commencé à écrire à l’étranger et certains de mes amis ne parlaient pas français, il me semblait donc logique de composer mes chansons en anglais, car pour moi c’est la langue des voyages. D’ailleurs, je ne chante pas dans un anglais parfait, mais plutôt un anglais baroudé», s’explique la chanteuse.

Le concert où il fallait être

Vers 20 heures, alors que la boîte de nuit se remplit, on entend essentiellement parler français: la communauté francophone – pour ne pas dire française – de la ville-reine s’était fait passer le mot et était au rendez-vous pour la première date torontoise de Jain.

Et quel concert! De la jeune femme que j’avais vu quelques heures auparavant en loge, Jain était devenue une bête de scène, généreuse et captivante, entraînant un public déjà conquis dans une danse bondissante et chantante (hurlante). Le Mod Club était définitivement l’endroit où il fallait être en ce premier lundi d’avril.

Pour Jain, qui se produit dans de très grosses salles en France, ces dates nord-américaines étaient avant tout l’occasion de revenir jouer dans de petits clubs. «Je ne le réalise pas du tout pour le moment, je pense que je vais le faire quand je vais rentrer en France, mais c’est vrai que j’ai toujours rêvé de faire une tournée aux États-Unis et au Canada. Alors là, d’être en train de la faire, c’est une énorme chance et on essaye d’en profiter un maximum.»

Que de chemin parcouru pour la jeune femme, qui raconte qu’en 2012 elle se produisait face à une dizaine de personnes dans un bar du 2e arrondissement de Paris. «Il devait y avoir que des membres de ma famille ce soir-là. C’était mon tout premier concert et j’étais tellement stressée que je n’avais pas dormi de la nuit», se souvient-elle en rigolant.

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Après ces moments passés en Amérique du Nord, la chanteuse prévoit de retourner en studio pour enregistrer un second album. «Les chansons sont écrites. Il faut juste qu’on l’enregistre. Mais pour le moment, la direction artistique n’est pas encore totalement définie.»

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