Empreinte musicale

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Publié 15/06/2010 par Nancy Leblanc

La berceuse de Brahms murmurée par maman pour accueillir le sommeil. Le tube de l’heure siffloté par papa lors d’une balade. À ces doux moments, s’ajoutent les mélodies de la radio, de la télé et des disques qui composent l’univers auditif de l’enfant. Qu’en reste-t-il?

Les sons qui nous entourent sont des empreintes sur notre vécu. L’enfant, tout en sensibilité, ressent la musicalité avec ses émotions avant d’utiliser son cerveau. Cette musique est belle parce qu’elle lui inspire la joie et non l’alliance des harmonies. Une chanson l’attire parce qu’elle ressemble à celle chantée tendrement par sa grand-mère.

L’histoire musicale d’un individu représente sa biographie. C’est ce qu’il a vécu et ce qu’il est. Dans la biographie de ma filleule Jessika, Van Halen cotoît Carmina Burana. En effet, ses parents se délectaient de la musique du groupe rock et sa mère s’est intéressée au classique lorsqu’elle a assisté à la représentation du Chœur polyphonique.

Ces expériences musicales imposées par l’environnement l’ont incité à s’intéresser à divers genres musicaux.

Si certaines mélodies sont inscrites dans notre mémoire affective, d’autres s’inscrivent de manière plus cérébrale et représentent un moment précis de notre vie. Les jeunes enfants d’une amie associent la chanson Life Is a Highway au film Les Bagnoles et non à Rascal Flatt. Pour les enfants de mon frère, les ritournelles du groupe Les 3 accords rappellent le long trajet Montréal-Toronto.

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Ces empreintes musicales sont gravées dans leur mémoire. Les réentendre replonge l’individu dans ce moment initial, quel qu’il soit. Pour moi, entendre le groupe terre-neuvien Great Big Sea me colle toujours un sourire sur les lèvres, même dans les temps durs. Quelle est votre mélodie porte-bonheur? Quelle est celle de votre enfant?

Vibration sonore

Assurément, votre enfant préfère votre voix à n’importe quel artiste jeunesse. Car au-delà de la musique enregistrée, la vibration sonore de la voix ou de l’instrument touche de façon intrinsèque l’auditeur.

La voix de la personne que l’on aime le plus au monde touche toujours notre cœur. Que ce soit le parent ou toute autre personne. Lorsque j’enseigne des chansons aux étudiantes en éducation au Collège, plusieurs disent qu’elles chantent mal et préfèrent ne pas chanter.

Mais quand on demande aux enfants s’ils préfèrent chanter avec Fatima ou avec le CD d’un chanteur, les petits répondent unanimement qu’ils veulent chanter avec leur éducatrice.

Je constate depuis plus de quinze ans dans les garderies qu’à tout coup les enfants préfèrent la vraie voix que celle simulée. C’est une excellente statistique pour démontrer l’importance de la voix naturelle.

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L’ouïe du foetus

Dans le ventre de maman, dès ses quatre mois, le petit bébé a une ouïe qui perçoit les sons. Ainsi, il entend les battements cardiaques, les gargouillements intestinaux, le grondement de la voix de sa maman. Ensuite, il perçoit les bruits extérieurs comme la voix de papa et la musique de la maisonnée.

Quatre mois et le fœtus s’imprègne déjà de ce que sera son environnement sonore. Bien sûr, il n’entend pas clairement car dans le ventre de maman, c’est comme si on était au fond d’une piscine. La vibration du son en passant dans l’eau s’atténue et se distorsionne mais on peut tout de même reconnaître certains mots, certaines mélodies, certaines tonalités.

C’est ainsi qu’il a été démontré que le bébé naissant peut reconnaître des voix constamment entendues alors qu’il était intra-utero. Pour revenir à ma filleule Jessika, pendant sa grossesse, sa mère se détendait en écoutant Van Halen.

Et devinez à quoi Jessika a associé cette musique? À la relaxation. C’était la musique à mettre pour endormir le beau petit bébé blond. Les douces mélodies de Mozart n’ont jamais eu d’effets somnolents sur elle.

L’effet Mozart

En 1997, l’américain Don Cambell, auteur de L’effet Mozart, a utilisé à sa manière une étude de l’Université de Californie démontrant un lien entre la musique et le développement du cerveau. Il a émis l’hypothèse qu’écouter certaines pièces de Mozart pouvait rendre plus intelligent. Sur cet énoncé, il a produit une série de CD et DVD.

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Mais de récentes études indiquent qu’il n’en est rien. Déjà en 2001, l’équipe du professeur Glenn Schellenberg de l’Université de Toronto démentait les faits.

En mai dernier, une équipe de chercheurs de l’Université de Vienne, la ville de Mozart, annonçait qu’à l’analyse de données, elle ne pouvait démontrer un lien entre la musique mozartienne et l’amélioration de l’intelligence.

L’effet Mozart est donc officiellement un mythe, une légende moderne. Si écouter Mozart ne rend pas plus intelligent, les effets des ondes de la musique sur l’énergie qu’elle apporte à l’auditeur sont démontrés; elle calme ou elle stimule, elle porte à l’introspection ou elle fait émerger des images mentales ludiques.

Fête de la musique

Pour enrichir l’histoire musicale de votre enfant, mettez-le en contact avec plusieurs genres musicaux lors d’événements où l’enfant entendra vibrer de vrais chanteurs et de vrais instruments. Avez-vous participé à la Franco-fête ou serez-vous de la Fête de la musique? Et chantez.

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