Bientôt des gombos locaux

Viliam Zvalo, chercheur en production de légumes au Centre de recherche et d’innovation de Vineland.
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Publié 13/09/2016 par Kelly Daynard

Un grand nombre d’immigrants au Canada montrent une préférence pour des aliments de leur pays d’origine. Pour les agriculteurs, ce constat s’accompagne de débouchés uniques pour la production de cultures qui ne sont pas traditionnellement produites ici.

Le gombo (aussi appelé okra) est l’une de ces cultures.

Plus de six millions de kilogrammes de gombo sont importés au Canada chaque année, et la demande ne cesse de grimper. L’Inde représente plus de 70% de la production mondiale. D’autres importants producteurs sont le Nigeria, le Soudan, l’Iraq et le Pakistan.

Les États-Unis figurent au 20e rang des producteurs, n’assurant que 0,1% de la production mondiale. Le gombo y est cultivé dans certains États du Sud, dont la Floride, le Texas et la Louisiane, où il sert à préparer les fameux ragoûts de gombos.

Comme il s’agit d’un légume subtropical qui prospère dans des climats chauds et secs, le Canada n’a pas toujours été l’endroit le plus logique pour sa production.

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Cultures exotiques

Viliam Zvalo est un chercheur scientifique en production de légumes au Centre de recherche et d’innovation de Vineland, dans le Sud de l’Ontario. Originaire de la Slovaquie, il s’est joint à l’équipe en 2014 avec le mandat d’étudier les possibilités de production de cultures exotiques par les agriculteurs canadiens.

Les plus grandes difficultés que présente la culture du gombo au Canada sont la courte saison de croissance et les besoins en main-d’œuvre. Pendant la saison des récoltes, les plantes doivent être récoltées chaque jour afin de laisser aux cosses immatures du temps et de l’espace pour pousser, ce qui exige de mobiliser un grand nombre d’effectifs.

Pour optimiser le potentiel de rendement de la culture et maximiser la période de croissance, on sème en serre, puis les semis sont transplantés dans des champs recouverts de paillis de plastique noir afin de retenir plus de chaleur près des plantes. L’espacement entre les plantes est critique – plus elles sont éloignées les unes des autres, plus leur rendement sera élevé.

Jusqu’à présent, les essais de cultures ont démontré que trois variétés particulières – Lucky Green, Elisa et Jambalaya – sont mieux adaptées au climat canadien.

30 producteurs

L’an dernier, 22 producteurs ont mis en place de petites parcelles d’essai à divers endroits au Canada, de la Nouvelle-Écosse à la Colombie-Britannique. Les résultats se sont avérés similaires dans l’ensemble des régions. Cette année, ce nombre de producteurs augmentera à près de 30 au Canada.

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Les producteurs, les chercheurs et les détaillants sont optimistes quant aux résultats obtenus jusqu’à maintenant, et les travaux suscitent une attention internationale.

Récemment, une entreprise indienne a contacté M. Zvalo pour lui proposer des semences d’une variété tardive à mettre à l’essai au Canada par le Centre de Vineland.

«Une telle attention nous aidera dans notre recherche des meilleures variétés», souligne M. Zvalo.

«Le gombo est une culture intéressante. Quoique particulièrement complexe, elle présente un grand potentiel», ajoute-t-il. «Il suffit de trouver les bonnes variétés, le bon endroit et les bons acheteurs.»

Auteur

  • Kelly Daynard

    Journaliste à l'agence AgInnovation Ontario, basée à Guelph: nouvelles et reportages sur l’innovation agricole et le développement du milieu rural.

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