Dom Juan renouvelé au TfT

Pierre Simpson et Marcelo Arroyo. (Photo: Marc LeMyre)
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Publié 16/05/2017 par Lila Mouch

Dom Juan de Molière est une des pièces les plus reprises et revisitées du dernier siècle. En produire une version originale, rafraîchissante, est donc un défi, que le Théâtre français de Toronto relève haut la main en cette fin de saison, du 10 au 28 mai au théâtre de la rue Berkeley.

Salle comble, le soir de la première, pour voir s’exécuter Pierre Simpson (Dom Juan), Marcelo Arroyo (Sganarelle), Lina Blais (Done Elvire), Sophie Goulet (Charlotte), Christian Laurin (Dom Luis) et Nicolas Van Burek (Dom Carlos).

Pour sa première mise en scène au TfT, le nouveau directeur artistique Joël Beddows a opté pour une scène en bois et des «cubes» pouvant être déplacés et utilisés de multiples façons, devenant tantôt rochers, tantôt vitrines de musées, tables à manger…

Le metteur en scène fait donc participer notre imagination; pas de place pour la passivité.

Hormis les deux acteurs principaux, Pierre Simpson et Marcelo Arroyo, les quatre autres comédiens jouaient tous les rôles de la pièce: Done Elvire ainsi qu’une paysanne pour Lina Blais; le père de Don Juan et la statue pour Christian Laurin. Quant à Sophie Goulet, elle jouait Charlotte, mais aussi Mme Dimanche, une créancière.

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Pierre Simpson incarne fort justement un Dom Juan des temps modernes, évoluant dans la tragédie autant que la comédie.

Premier temps fort de la soirée: une scène sous forme de talk-show, où Sganarelle et Don Juan se déguisent pour échapper aux frères de Done Elvire: Sganarelle en présentateur télé et Dom Juan en rappeur. Sganarelle en profite pour faire le procès du célèbre libertin.

Sganarelle est fagoté de vêtement actuel, donnant à son discours une portée intemporelle, tandis que les autres sont habillés de vêtements d’époques, sauf le valet, qui semble provenir du futur.

Second temps fort: le langage des paysans dans un vieux français québécois, pas facile à comprendre pour tout le monde. Cela dit, après la représentation, certains étaient d’avis que «l’accent québécois était génial, il aurait même fallu l’entendre chez tous les protagonistes, tout au long de la pièce»…

Un bémol: il nous a semblé que la musique n’apportait pas de plus-value à la mise en scène épurée.

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Joël Beddows avouait être nerveux. «Monter Dom Juan au TfT était mon rêve», dit-il. Mais qu’il se rassure: le pari est gagné.

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