55% des jeunes catholiques de Toronto ne savent pas pourquoi le pape a abdiqué (et au moins 1 n’est pas d’accord)

Sondage dans deux écoles secondaires

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Publié 05/03/2013 par André Varty

87% des élèves des deux écoles secondaires catholiques de langue française de Toronto, Saint-Frère-André au centre-ville et Monseigneur-de-Charbonnel dans le nord, étaient au courant que le pape Benoît XVI avait annoncé sa démission le 11 février dernier, mais 55% d’entre eux ont avoué ne pas savoir pourquoi.

C’est ce qui ressort d’un sondage mené au cours des deux dernières semaines pour L’Express, par un stagiaire coop du journal, dans les classes de 10e, 11e et 12e des deux écoles. Les élèves ont répondu à nos questions par écrit.

La nouvelle de la «démission» du pape n’est pas passée inaperçue chez ces jeunes, mais les réactions sont partagées sur sa pertinence pour eux.

Est-ce la faute des médias si plusieurs d’entre eux ne connaissaient pas les raisons du départ du pape (la chrétienté a besoin d’un pape plus vigoureux physiquement, a-t-il expliqué lui-même) ou est-ce que les élèves eux-mêmes n’ont pas pris le temps de s’informer, par manque d’intérêt?

Et quelques étudiants ont en effet répondu: «Who cares?», «Je m’en fiche». La plupart des répondants au sondage ont cependant manifesté de l’intérêt et ont trouvé positif le fait d’aborder le sujet.

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Démission, départ ou… abandon

Partout dans les médias, le mot «démission» a été associé à cette grosse nouvelle. Nous avons demandé aux élèves si c’était bien là le mot qui convenait pour décrire la décision du pape. Sans surprise, c’est aussi le mot «démissionner» qu’ont choisi une majorité des élèves des deux écoles catholiques que nous avons rencontré

22% d’entre eux ont cependant indiqué que le mot «abandonner» décrivait mieux l’action du pape.

Un élève en particulier s’est indigné: «Le pape nous a abandonnés. Ça faisait 600 ans qu’un pape n’avait pas ‘démissionné’. Tous les autres papes sont restés pour nous, jusqu’à la mort. Il est la représentation du Christ sur Terre, il ne peut pas juste décider de partir et nous laisser…»

La moitié des jeunes francophones de Toronto qui vont à une école française sont dans le système catholique. Ils sont plus nombreux dans le reste de la province, qui compte huit conseils scolaires catholiques, mais seulement quatre conseils scolaires publics, c’est-à-dire non confessionnels.

Un grand nombre de jeunes catholiques, toutefois, ne sont pas impliqués autrement dans la communauté dirigée par le pape.

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Un pape canadien?

Parmi les cardinaux mentionnés comme successeurs possibles de Benoit XVI, on retrouve le Québecois Marc Ouellet.

Première nouvelle, là aussi, pour bon nombre de jeunes rencontrés par L’Express dans le cadre de ce sondage sans prétention. Mais la perspective d’un pape d’origine canadienne ne manque pas de piquer leur curiosité.

Le pape Benoît XVI nous quitte. C’est un événement qui peut nous rapprocher comme communauté catholique. Les jeunes des écoles catholiques françaises représentent le futur de la religion. Pour l’instant, cependant, on constate qu’un grand nombre d’entre eux porte peu d’attention au pape et à ses actions. Le prochain conclave pourra-t-il commencer à changer cela?

* * *
André Varty est étudiant à l’école secondaire catholique Mgr-de-Charbonnel. Il collabore à L’Express dans le cadre d’un stage coop.

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